Pour faire suite au poste précédent, voici une chanson très romantique de la trobairitz Béatrice De Die.
Estat ai en greu cossirier
Estat ai en greu cossirier
per un cavallier q'ai agut,
e voill sia totz temps saubut
cum eu l'ai amat a sorbrier;
ara vei q'ieu sui trahida
car eu non li donei m'amor,
don ai estat en gran error
en lieig quand sui vestida.
Ben volria mon cavalier
tener un ser e mos bratz nut
q'el s'en tengra per ereubut
sol q'a lui fezes cosseiller;
car plus m'en sui abellida
no fetz Floris de Blanchaflor:
eu l'autrei mon cor e m'amor
mon sen, mos houills e ma vida.
Traduction française :
Grande
peine m'est advenue
Pour un
chevalier que j'ai eu,
Je veux
qu'en tous les temps l'on sache
Comment
moi, je l'ai tant aimé;
Et
maintenant je suis trahie,
Car je
lui refusais l'amour,
J'étais
pourtant en grand'folie
Au lit
comme toute vêtue.
Combien
voudrait mon chevalier
Tenir un
soir dans mes bras nus,
Pour lui
seul, il serait comblé,
Je
ferais coussin de mes hanches;
Car je
m'en suis bien plus éprise
Que ne
fut Flore de Blanchefleur.
Mon
amour et mon coeur lui donne,
Mon âme,
mes yeux, et ma vie.
Bel ami,
si plaisant et bon,
Si vous
retrouve en mon pouvoir
Et me
couche avec vous un soir
Et
d'amour vous donne un baiser,
Nul
plaisir ne sera meilleur
Que
vous, en place de mari,
Sachez-le,
si vous promettez
De faire
tout ce que je voudrais.