La danse orientale et ses différents styles

Author: Lilia / Labels:

Voici différents styles observés en danse orientale. À noter que la signification de certains termes peuvent différer selon les milieux; encore une fois je ne prétends pas détenir la vérité...je les inscris ici au meilleur de ma connaissance et selon mon expérience personnel.

Danse orientale :
Ce terme selon moi englobe tous les styles de danses originaires du Moyen-Orient pratiquées aujourd'hui, plus particulièrement la danse moderne, de cabaret.

Note : Danse orientale traditionnelle/Danse orientale de cabaret
Dans mes années d'expérience en danse orientale nous faisons toujours une distinction entre traditionnel, qui se réfère plus au folklore, et le style de cabaret, plus moderne. Le style cabaret sont les danses performées dans les bars ou les restaurants. C'est un style qui provient des américains et non du Moyen-Orient.


Danse du ventre :
Terme qui (heureusement) tend à disparaître. C'est une appellation plutôt négative, rempli de préjugés, qui suggère que la danse orientale se limite à des mouvements de ventre uniquement. Nom donné au 19e siècle, commercial, popularisé par le cinéma hollywoodien.
Raks :
Mot arabe qui signifie "danse". Ainsi, le terme fréquemment utilisé "raks al sharqi" veut dire danse orientale . Le mot raks est la plupart du temps suivi d'un autre mot.

Bedlah (on voit aussi souvent le terme "bedleh")
Désigne le costume deux-pièces porté par les danseuses de cabaret. C'est le fameux costume formé d'un soutient-gorge, d'une jupe et d'une ceinture. Le bustier et la ceinture sont souvent chargés de paillettes, de franges brillantes, etc. La jupe quant à elle est souvent légère et vaporeuse.

Sharqi (raks sharqi):
On utilise ce terme plus pour désigner la danse orientale moderne, qui utilise le "bedlah" comme costume. Le style est beaucoup plus léger et "aérien" que pour les danses folkloriques. Il comporte des mouvements empruntés à d'autres formes de danse (arabesques, pirouettes du ballet classique...mouvements de mains du flamenco...mouvements de tête et forme de bras des danses indiennes et du bali).
Le fait d'utiliser un voile est typique de ce style.


Baladi (beledi):
Littéralement "baladi" veut dire "de mon pays". Ce terme était beaucoup utilisé il y a quelques années au Québec pour désigner toute les danse du Moyen-Orient, mais aujourd'hui on utilise plus le terme "danse orientale". "Baladi" aujourd'hui se réfère plus aux danses folkloriques (ou traditionnelles), spécialement celles d'Égypte. Les mouvements, plus "terre-à-terre" (les pieds restent bien au sol), sont à l'origine de ceux de la danse orientale telle qu'on la connait aujourd'hui.

La robe folklorique, longue et ample, est de mise. Elle peut être décorées de paillettes. La ceinture est la plupart du temps un foulard lourdement chargé de cents (petits ronds de métal), ou composées uniquement de cents retenus par des chaînettes. Pour la tête, on porte un foulard décoré.
S'apparente aussi au style "Saïdi", danse typique de la région de Saïd, dans le sud de l'Égypte. Style très enjoué. Les mouvements sont font plus "larges" et sautillants. Dansé sur un rythe 4/4. Se danse souvent avec un bâton ou une canne.
Ghawazee :
Les danseuses Ghawazee étaient des gitanes ou des nomades du désert.

La musique est caractérisée par l’usage extensif du mizmar et de percussions. Souvent accompagnée de sagattes (petites symbales de doigts en métal), c'est une danse très "terrienne" et caractériée par des vibration des hanches sur un rythme 4/4 très rapide.


Gypsy :
Style très dynamique, enjoué et passionné, par moment dramatique, inspiré beaucoup du flamenco et des danses gitanes. Caractérisé par beaucoup de tours, de mouvements de jupe et de mains. La danseuse s'accompagne souvent d'un tambourin.

Le costume doit absolument se composer d'une jupe très ample aux couleurs vives. Le style ne comporte pas de paillettes ou de brillants. On peut porter une ceinture "de cents", mais discrète. Le bustier est souvent noué sur le devant et comporte des manches amples ou à voilures.





Zar :
Danse de transe pratiquée dans différents pays muslumans. Rituel originaire du Soudan, une forme d'exorcisme. Selon la croyance, la danseuse entre en transe et la danse l'aidera à chasser les mauvais esprits. Au Maroc, les "Guedras" ont également une danse similaire.


Pharaonique:
Il est bien sûr impossible de savoir exactement comment dansaient les Égyptiens; toutefois, disons que cette forme se base sur les fresques de l'Égypte ancienne dans lesquelles on obsèrve des danseuses. Travail spécial des bras et des mains pour imiter les mouvements vus sur ces dessins. Beaucoup des mouvements représentent des éléments de la nature : lotus, chameau, cobra, etc.




Tribal (ATS, "American Tribal Style") :
Contrairement à ce que certains croient, cette danse ne nous provient pas des nomades du désert ou berbères ou quoi que ce soit...mais bien des Américains! (J'aurai certainement l'occasion de reparler du Tribal et du tribal fusion...c'est mon engouement en ce moment!)

Il n'y a pas de soloiste en danse tribale. C'est une danse de groupe, semi-improvisée et synchronisée : la meneuse (leader) entraîne le reste du groupe (followers) dans des combinaisons de mouvements déclenchées par des "cues". Chaque danseuse est tour à tour meneuse et follower.
L'ATS est la seule danse au monde qui utilise le format "cues-lead-follow" et qui permet d'improviser une danse de troupe synchronisée. Les mouvements s'inspirent de la danse orientale, indienne et du flamenco.

Les costumes sont d'inspirations berbères et ethniques : jupes gypsy, ceinture à pompons, turban indien, bijoux afghans.

Tribal fusion (ATF : American Tribal Fusion):
Ce style s'est développé lorsque des soloiste ont commencé à faire du tribal et quand des troupes ont en fait des chorégraphies. En tribal fusion, il est particulièrment indiqué d'affirmer son propre style. C'est un courant extrêmement en vogue en ce moment. Il a la quote chez les jeunes car il permet l'utilisation de musique électro et s'apparente un peu au style gothique, malgré qu'il existe un style gothique pur (voir plus bas).

Les mouvements sont à 80% inspirés de la danse orientale, mais dansée autrement. L'ATS fusionne plusieurs autres danses : flamenco, danse indienne, bali indonésien, hip-hop, etc. La musique est d'inspiration arabe mais très modernisé et devient carrément électro.

Le costume tribal typique se compose d'une jupe ample, ceinture à franges ou à pompons, d'un haut en filet et d'un bustier de métal. Les parures de tête, très élaborées, s'ornent de plusieurs bijoux et de fleurs. Les bijoux sont très présents. Le noir prédomine. (Le groupe sur la première photo arbore le look tribal par excellence). L'ATS laisse cependant place à beaucoup de latitude en ce qui concèrne le costume où la personnalité de chacune s'exprime (2e photo, un look tribal plus personnalisé). Les cheveux rouges ou noirs, les tatoos et les piercings sont très présents dans la "communauté" tribale.
L'ATS est ouvert à toute une panoplie de courants : gothique, burlesque, vintage, romantique, urbain, etc.






Tribal gothique :
Version plus "dark" du tribal. Les mouvements sont moins délicats, certains beaucoup plus brusques. Pour avoir une idée, voir le vidéo! Personnellement je trouve ça trop brusque et dark, quasiment épeurant, mais bon, c'est le but du gothique je crois!!!





La danse orientale

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« La vie est comme une Ghaziya, elle ne danse qu'un instant pour chacun » (proverbe égyptien)




La danse orientale est ma passion depuis plusieurs années. C'est un pur plaisir pour moi. C'est ce qui me permet à la fois de m'ancrer au sol et de m'évader. Il s'agit également d'une manière de m'exprimer. De plus, j'aime me poser des défis et de constamment m'améliorer. C'est un art en constante évolution qui nous offre tout un évantail d'apprentissages à faire, de défis à relever et de surprises excitantes à découvir. J'aime les costumes, et la musique arabe m'envoûte. Finalement, je trouve cet art esthétiquement très beau, pas vulgaire du tout...

Cependant je crois que malheureusement qu'il s'agit d'une danse méconnue et remplie de préjugés. Il faut la pratiquer ou être familier avec cette danse pour en apprécier toute la richesse.

Depuis quelques années, les professeures et adeptes de cette danse font des pieds et des mains pour redorer son blason et faire tomber l'ignorance et les préjugés. Il s'agit d'un art à part entière, au même titre que les autres danses plus connues. Nous travaillons à faire connaître la danse orientale et espérons la voir aussi "respectée" que le flamenco, par exemple.



Origines

À noter ici que je ne prétends par détenir la vérité. J'écris ce texte d'après mes lectures et mes expériences acquises au cours des années à évoluer dans le petit monde de la danse orientale.


Il est extrêmement difficile de retracer les origines exactes de la danse orientales; selon les sources, les opinions diffèrent.

Néanmoins la plupart parle d'un art aux origines millénaires qui partage des sources similaires avec le barathanatyam (danse sacrée indienne), le flamenco et le bali indonésien. Ces différentes danses se seraient propagés un peu partout grâce aux gitans et gypsies.

Cette danse était probablement, à l'origine, une danse sacrée performée par les femmes et reliée à des rites de fertilité et de maternité. Elle permettait de glorifier la féminité et mettre en valeur le corps de la femme (ce qui n'était pas considéré vulgaire à cette époque!). La femme était respectée et admirée pour sa capacité de porter et mettre un enfant au monde.





La danse orientale telle que nous la connaissons aujourd'hui nous provient du Moyen-orient, principalement de l'Égypte, mais aussi de la Turquie, du Liban, de l'Irak, de la Tunésie, du Maroc.

Au 19e siècle, les Européens voyagent en Orient et découvrent cette danse. À cause de leur éducation judéochrétienne et de la société puritaine dans laquelle ils vivent, ils associent immédiatement les mouvements de bassins et d'épaules à la sexualité et à la prostitution plutôt qu'à la sensualité, l'affirmation de la femme et une démonstration de sa capacité d'enfanter. C'est sûrement à cette époque que la danse orientale acquière une "mauvaise réputation". Un bon côté cependant : c'est à cette époque qu'on été créées les magnifiques oeuvres des "orientalistes", comme le splendide tableau ci-dessus (David Robert, 1796-1864).

Le flamboyant et plutôt révélateur costume deux-pièces (bedlah) que nous connaissons aujourd'hui ne nous provient pas du Moyen-Orient mais bien du cinéma hollywoodien. La danse orientale et ce type de costume fait son entrée en Europe et en Amérique dans les cabarets dans les années 1930-1940, popularisé par le cinéma mettant en vedette de grandes danseuses comme Tahia Carioca, Samia Gamal, Neima Akef et Fifi Abdou.


De nos jours


Encore aujourd'hui, la danse orientale est la danse par excellence pour l'expression de la féminité. Elle est particulièrement adaptée au corps de la femme. Chaque femme a une raison particulière d'aimer cette danse. Certaines aiment l'exotisme qu'elle apporte, d'autres aiment la musique et d'autres encore apprécient le fait de porter de jolies costumes qui les font se sentir belles et féminines. Chose certaine, les femmes qui la pratiquent se sentent bien dans ce style , féminine jusqu'au bout des doigts! À noter cependant que la danse orientale est dansée par de plus en plus d'hommes!


Préjugés tenaces


Contrairement à ce plusieurs croient, ce n'est pas une danse facile où on a qu'à trémousser des hanches n'importe comment; selon moi, ce préjugé est dû (en partie), à l'expression "danse du ventre" que nous aimerions bien voir disparaître! De plus, notre société telle qu'elle est maintenant n'est plus habituée de voir la femme exprimer ainsi librement sa féminité sans se sentir "vulgaire".

La danse orientale requière un entrainement particulier et plusieurs années de pratique pour bien la maîtriser et acquérir la souplesse nécessaire. Elle possède une technique bien à elle, et il ne s'agit pas de revêtir un joli costume, de se déhancher et d'être sexy pour la pratiquer!



Bien-faits

Côté exercice, la danse orientale aide à tonifier les abdominaux et les cuisses. Elle augmente la souplesse du bassin et du ventre oui, mais aussi de la cage thoracique, du cou, des bras et des épaules. Elle assouplie également le diaphragme. Il est très important d'avoir de belles mains en dansant, alors même les doigts doivent être assouplies.

Elle exige un bon entraînement pour parvenir à isoler les mouvements : bouger les hanches sans bouger le haut du corps et vis-versa.

C'est une danse où il nous est permis d'exprimer toute notre féminité (pour une fois!!!). Comme toutes les danses, elle nous permet d'habiter notre corps, libérer nos émotions et...danser tout simplement pour le plairir! À mon avis, il est essentiel que la danseuse suive scrupuleusement le rythme de la musique pour obtenir une prestation de qualité.

La danse orientale constitue un grand défi pour atteindre une bonne technique. Elle offre la possibilité d'une grande liberté d'expression. La danseuse peut être très mince ou avoir des formes. Elle peut être très jeune ou beaucoup plus âgée. Elle exprime son style et ses goûts qui lui sont particuliers. Lorsque on regarde une danseuse orientale, son style propre est flagrant et chacune se démarque à SA façon; un aspect que j'adore!


Une danse en évolution

Il y a quelques années, c'est le "baladi" qui était le style le plus populaire. Aujourd'hui, de nouveaux styles ont fait leur apparition, fusionnant souvent la danse orientale, le flamenco, la danse indienne et même, le hip hop.

Il existe plusieurs "styles" de danse orientale : baladi, folkloriques, pharaoniques, rask sharqui, tribal, tribal fusion, bollywood, gypsy, etc.

Également, une foule d'accessoires sont accessibles à la danseuse orientale : saggats (symbales de doigts en métal), voile, canne, bâton, chandelier, sabre, crûche, etc.



Ces sujets et des éfinitions des différents termes reliés à la danse orientale à développer dans un prochain poste!

Mata Hari (3e partie)

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Mata Hari =











Agent double?






Maintenant au début de la quarantaine, bien qu'encore très jolie, Mata Hari abandonne quelque peu sa carrière de danseuse. Comme mentionné dans la 2e partie, elle voyage à travers l'Europe en passant souvent pas l'Espagne et l'Angleterre. Elle multiplie les amants, souvent des militaires haut-gradés. Inévitablement, les agissements de Mata Hari éveillent les soupçons.

Après un séjour en Allemagne, Mata Hari doit revenir à Paris deux jours après que la guerre n'éclate, soit le 4 août 1914. Aux yeux des Allemands, Mata Hari est considérée plus Française qu'Hollandaise et donc, comme un ennemie. La tension est à son comble. Sans parler de paranoïa, on peut dire que la France est maintenant très soupçonneuse vis-à-vis les visiteurs en provenance de l'Allemagne. Vues ses récentes fréquentations avec des officiers allemands, on considère à Paris comme une possibilité qu'elle puisse encore les entretenir. Ses allées et venues sont scrutées à la loupe, à la fois par les allemands et les français.




En janvier 1917, deux messages envoyés à Berlin en Allemagne décrivent des activités très "utiles" d'un espion allemand connu sous le nom de code H-21. Les autorités françaises interceptent les messages et, basés sur les informations qu'ils contiennent, identifient H-21 comme étant Mata Hari. Étrangement, ces messages ont été transmis par les autorités allemandes codés d'une manière qu'ils savaient déjà déchiffrés par les français. Cette manière d'opérer indique, aux yeux de plusieurs historiens, que ces messages étaient une machination de la part des Allemands qui savaient pertinamment quIls seraient lus et décodés par les Français.


Arrestation et procès


Mata Hari est arrêtée à sa chambre du Plaza Athénée à Paris et est accusée d'espionnage le 13 février 1917.

Elle fut détennue à la prison de Saint-Lazare et intérrogée pas moins de dix-sept fois avant de faire face à la justice militaire. Mata Hari a toujours clâmé son innocence.

Le 24 juillet 1917, elle se présente au Palais de Justice. Sa détention, jusqu'alors maintenue secrète, fut rendue plublique et une foule de curieux se présenta sur place. Tout le monde voulait voir le sexe-symbole déchue. Mata Hari fut déclarée coupable d'espionnage par le tribunal et condamnée à être exécutée par fusillade le 15 octobre 1917. Elle était âgée de 41 ans.

Dans sa biographie "Femme fatale", Pat Shipman affirme que Mata Hari ne fut jamais un agent double. Georges Ladoux, l'homme qui avait soit-disant recruté Mata Hari en tant qu'espionne française, fut lui même arrêté et accusé d'être un agent double. Le tout demeure vague et mystérieux, étant donné que les documents de court concerant l'exécution furent scellés pour 100 ans.

Les témoins mentionnent que Mata Hari a fait preuve de beaucoup de courage avant l'exécution, refusant même le baillon qui lui était proposé. On dit qu'avant la fusillade, elle aurait envoyé un baiser à ses bourreaux, mais plusieurs croient qu'il était plutôt destiné à son avocat.

L'après Mata Hari

Était-elle une véritable espionne? Plusieurs historiens en doute...

Une chose est sûre : elle fut une inspiration et a transformé le monde de la danse. On peut également lui donner le mérite de s'être sortie d'un mariage difficile, de s'être "réinventée" et d'avoir mené un train de vie luxueux et excitant après avoir connu la mysère et le malheur. Ses grandes amibitions et ses talents ont contribué à la transporter au sommet...mais c'est aussi ce qui l'a menée à sa perte...

Mata Hari est devenue arpès sa mort une véritable légende. Le fait qu'une ex-danseuse exotique soit condamnée pour espionnage excitait l'imagination, et personne ne peut nier qu'elle était effectivement une femme fatale.

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Sources :


Mata Hari est née! (2e partie)

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...celle que l'on qualifie






de " femme fatale".











C'est une jeune femme meurtie et sans le sous qui arrive à Paris en 1903. En lutte constante pour sa survie, elle devient cavalière dans un cirque où elle est connue sous le nom de "Lady McLeod" et pose pour différents peintres et artistes.

Puis se produit le point tournant de sa carrière. Margaretha fait ses débuts en tant que danseuse exotique au Musée Guimet, le 13 mars 1905. C'est à ce moment qu'elle adopte définitivement le nom de Mata Hari. Dans son livre, Russel Warren Howe présent ce soir-là décrit la scène (j'en fait ici une traduction-résumé) : "...une statue de Shiva à quatre bras, de l'huile parfumée enscense la scène. Mata Hari a l'allure d'une oeuvre d'art, entourée de quatre autres danseuses; mais bientôt, celles-ci se retirent humblement, pour laisser la scène à l'élue du dieu. Des bracelets embellissent ses poignets, ses bras, ses chevilles. Elle est vêtue d'une vaporeuse tunique transparente, retenue par une ceinture indienne incrustée de pierres. Afin de d'accentuer sa poitrine menue, la jeune femme l'avait garnie de tissus épais et d'imposantes joailleries. Dans un geste sensuel, la tunique fut abandonnée pour séduire son amant divin; la danseuse dévoile ainsi sa silouhette, dos au publique. S'en suivit une danse passionnée, accompagnée des chants de ses quatre complices. Puis, la danseuse s'agenouille pour toucher de son front le pied de Shiva...on la recouvre délicatement d'un tissu doré afin qu'elle puisse se relever et accueuillir les applaudissements."




Ce fut un succès instantané. Mata Hari devint une sensation dans le monde du spectacle, s'offrant à un publique avide d'exotisme. Son sens du drame, sa séduction, sa sensualité, son attitude provoquante faisaient rêver les spectateurs. Plusieurs photographes se l'arrachèrent. Elle fit de nombreux spectacles à Paris, en Espagne, à Monte Carlo, en Allemagne. Elle cotoyait des grandes danseuses de son époque comme Isadora Duncan et Ruth St-Denis. Elle se mit à fréquenter assiduement le millionnaire Émile Étienne Guimet, fondateur du musée.

Ses spectacles se voulaient très provoquants; la plupart du temps elle se dénudait, mais jamais complètement : sa poitrine demeurait couverte de bijoux métalliques indiens incrustés de pierres, sans doute soucieuse de ne pas révéler ses seins jugés trop petits.

Voici une série de clichés témoignants de ses années de succès en tant que danseuse :




Plusieurs carièrres artistiques sont éphémères et celle de Mata Hari ne fait pas exception. Après quelques années de succès, son étoile commence à pâlir. De nombreuses jeunes et jolies danseuses commencent à se démarquer. Certaines critiques affirment que sa carrière repose uniquement sur des spectacles exhibitionnistes et non sur un véritable talent. Elle devient connue en tant que courtisane et fréquente des militaires haut-gradés, des politiciens, plusieurs hommes très influents. Ses fréquentations l'amènent à voyager régulièrement partout en Europe, dont en Allemagne où on lui reconnaît une liaison avec un policier haut-placé....

À l'aube de la première guerre mondiale, l'atmosphère devient de plus en plus tendue et les fréquentations de Mata Hari commencent à éveiller les soupçons. Autrefois perçue comme une artiste bohémienne, on l'accuse maintenant d'entretenir des relations douteuses, de rechercher la compagnie d'hommes très puissants et même, d'être une dangeureuse séductrice.

Mata Hari = agent double?
à suivre : les accusations, la prison, la fin...