Tahia Carioca

Author: Lilia / Labels:

Voici une des plus grandes, sinon LA plus grande légende de la danse orientale, la très élégante et talentueuse Tahia Carioca (aussi Tahiya Karioca). Cette femme est reconnue pour son style raffiné, sa force de caractère et sa détermination, vous verrez pourquoi en lisant les prochaines lignes.

Elle est née dans un petit village en Égypte, le 22 février 1920, sous le nom de Badaweya Muhamel Abdel-El-Kareem.

Elle connu une enfance malheureuse, sous l'emprise et l'autorité de son père et de ses frères, qui voulaient l'empêcher de danser. Ces derniers la battaient aussitôt qu'ils appercevaient chez elle la moindre esquisse d'un pas de danse. Il faut comprendre ici le grand paradoxe égyptien : si la danse orientale fait partie intégrale de la culture égyptienne, il est toutefois moralement "indécent" de vouloir en faire une carrière. Les danseuses professionnelles, même les plus connues et adulées du public, sont très souvent rejetées de leur famille, qui les voit comme un déshonneur. Comme Tahia rêvait de plus en plus de devenir danseuse, ses frères... l'attachaient (!) à tous les soirs pour qu'elle ne puisse quitter la maison! Toutefois, Tahia s'enfuit de la maison familiale à l'âge de 14 ans, après avoir été détachée par un neveu. Elle court pendant 15 kilomètres et réussit à prendre le train en direction du Caire...

Tahia est présentée à Badia Masabni, propriétaire du Casino Opera, club très connu à l'époque. Badia lui propose de danser dans sa troupe. Tahia accepte et prend le nom de Tahia Mohamed. À ce club, danse également la pétillante Samia Gamal. Tahia se démarque rapidement en tant que soloiste et développe son propre style, basé sur la populaire Samba brésilienne, appelée à l'époque la "Carioca". On lui attribue donc désormais le nom de scène de "Tahia Carioca".

En 1936, elle danse pour le mariage du roi Farouk, accompagnée de la célèbrisime et très adulée chanteuse Umm Kulthoum. Umm Kulthoum elle même avait beaucoup d'admiration pour Carioca. Elle dit de Tahia qu'elle est une "artiste pouvant faire chanter son corps".

Grâce à sa carrière de danseuse, Tahia commence a jouer dans des films. « La femme et le pantin », tourné en 1935, lance sa carrière cinématographique. Elle tournera en tout plus de 120 films en compagnie de nombreuses stars du cinéma ou de la chanson comme Farid Al Atrache et Mohamed Abdelwahab. Tous ses films, apparitions à la télévision et au théâtre en font une grande célébrité dans tout le monde arabe. Avec son éternelle grande rivale Samia Gamal, Tahia Carioca participe au "Golden Age" du cinéma.

Côté personnel, Tahia partage avec son père, qui s'est marié sept fois, un point en commun : elle se mariera quatorze fois! Elle ne put jamais concevoir d'enfant; par contre, elle adopte, en 1993 un bébé fille déposée au pied de sa porte!

Mme Carioca décède d'une crise cardiaque à l'âge de 79 ans, à l'hôpital du Caire, le 22 septembre 1999.

La carrière de Tahia Carioca dura plus de 60 ans. Elle possédait une présence sur scène, une sensualité suave, une grande classe. Son style, très raffiné, doux et féminin, était ponctué de plusieurs mouvements exécutés dans très peu d'espace. Elle était reconnue comme une inovatrice, tant par ses mouvements que par ses costumes. Une femme courageuse, d'une détermination hors du commun­
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Merci, au nom de toutes les danseuses orientales, pour ton héritage artistique Tahia!


Quelques photos :

Probablement la photo la plus connue de Tahia Carioca!






Tahia Carioca et Samia Gamal



Deux vidéos :





Filmographie (À noter que cette filmographie est incomplète. Malgré mes recherches, je n'ai pu en trouver!)
Marcides (Film, 1993)
Iskanderija, kaman oue kaman... Alexandria Again and Forever (Film, 1990)
Adieu Bonaparte... Weda'an Bonapart (Film, 1985)
Saqqa mat, al-... The Water-Carrier Is Dead (Film, 1977)
Tareek, al-... The Road (Film, 1964)
Hira wa chebab... * Ana zanbi eh?... aka Is It My Fault? (Film, 1953)
Ibn al ajar... A Child for Rent (Film, 1953)
Muntasir, El... The Conqueror (Film, 1952)
Omm el katila, El... The Criminal Mother (Film, 1952)
Zuhur el fatina, El... Charming Flowers (Film, 1952)
Ibn el halal... The True-born Son (Film, 1951)
Khadaini abi... My Father Deceived Me (Film, 1951)
Akbal el bakari... A Large Family (Film, 1950)
Ayni bi-triff... My Eye Is Winking (Film, 1950)
Aheb el raks... I Like Dancing (Film, 1949)
Amirat el djezira... The Princess of the Island (Film, 1949)
Katel, El... The Murderer (Film, 1949)
Mandeel al helu... The Beauty's Veil (Film, 1949)
Hub wa junun... Love and Madness (Film, 1948)
Ibn el fellah... The Peasant's Son (Film, 1948)
Yahia el fann... Long Live Art (Film, 1948)
Li'bat al sitt... The Lady's Puppet (Film, 1946)
Ma akdarshi... I Can't Do It (Film, 1946)
Najaf (Film, 1946)
Sabr tayeb, El... Have Patience (Film, 1946)
Aheb el baladi... I Like Home Cooking (Film, 1945)
Hub El awal, El... First Love (Film, 1945)
Lailat el jumaa... Friday Evening (Film, 1945)
Naduga (Film, 1944)
Rabiha-takiet el ekhfaa... The Magic Hat (Film, 1944)
Taqiyyat al ikhfa (Film, 1944)
Ahlam El chabab... Dreams of Youth (Film, 1943)
Ahib Al ghalat... I Like Mistakes (Film, 1942)

Spectacle!

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J'ai participé au spectacle d'Iza San http://www.izasan.webs.com/ en septembre dernier. Comme j'ai perdu l'habitude de la scène, et que je sens que je n'ai pas tout-à-fait repris la forme ni ma totale confiance, j'étais ultra nerveuse! Mais le tout s'est bien passé.

J'ai participé à trois numéros : un de fusion-tribale avec sabre, une danse gitane, et un solo de folklore égyptien avec la canne.

Voici quelques photos, d'autres suiveront dans les semaines à venir.

Fusion-tribal avec sabre :

Attention, concentration; faut pas que ça tombe...faut pas que ça tombe... (!)

(Photo collection personnelle)



(Photo Pascal Rameux)


La belle jupe de ma compatriote!
(Photo : Pascal Rameux)


Danse gitane :


L'entrée; honneur aux jupes gitanes!
(Photo : Pascal Rameux)
Encore les jupes
(Photos : Pascal Rameux)
Ça tourne!
(Photo : Pascal Rameux)


Solo folklore égyptien avec canne

























La finale!

(Photos : Pascal Rameux)